dimanche 23 juin 2013

4. Bon sens

Le bon sens, ça serait de manger avant d'aller me mettre une mine avec mes collègues ce soir.
Sauf que malgré ma faim, je n'ai toujours envie de rien.
J'ai ressorti mon gilet d'homme et mes chaussures à talon rouge p*te.
Histoire de continuer sur la lignée des souvenirs qui font un peu mal .

3. Souvenirs

Hier, beaucoup, beaucoup de souvenirs sont remontés à la surface. J'ai pleuré.
M. n'en sait rien, il n'a pas à le savoir, il ne le saura jamais. C'est mon passé, mes regrets, mes souvenirs, que je n'ai  pas partagés avec lui et je refuse de les partager avec lui aujourd'hui.

Mon déménagement, mon appart', putain, mon appart', et cet idiot qui habite à côté aujourd'hui, ma rue, mon quartier, mes habitudes, mes soirées, ma liberté.
Mes clichés de merde de meuf qui boit du vin rouge en fumant et en écoutant du jazz à la fenêtre, mes shorts troués, mon maquillage qui coule, mes tortures sentimentales, mon bordel, mes livres, mon pc, mes peurs, mes espoirs, mon attente qui n'a pas duré mais aurait tellement, tellement dû, et mes larmes, mes larmes qui coulaient tellement souvent que je les cachais dans mes bouteilles d'alcool et mes soirées de n'importe quoi, mes poumons encrassés, de tabac et d'herbes, mes yeux rouges de fille qui regrette qui espère qui déteste et qui aime, et la peur, la peur de le perdre, la peur de me perdre, la peur de cette liberté trop violente dans laquelle j'étais plongée, mais la joie, l'euphorie de m'y abandonner, et tant pis, tant pis pour les lendemains de merde, je survivais quand même.

Ca m'a fait mal, cette montée de souvenirs, ça m'a fait me poser beaucoup de questions, et bien entendu, je n'ai aucune réponse.
Je n'ai que des constats. Un peu amers, un peu doux et tendres, un peu blasés, un peu frustrés. Des constats multiformes sur ce que j'ai vécu, ce que je vis aujourd'hui, des constats égaux à la réalité.

Je veux retourner à hier soir, 23h45, et figer le temps, et rester là où j'étais.
Parce que contrairement à ce matin, je me sentais à ma place et heureuse.
C'est la première fois de ma vie que j'éprouve autant de regrets.
Du coup, j'ai envie de fumer.
Et j'ai faim, sans vouloir manger.

samedi 22 juin 2013

2. Décrassage

Non, je ne me suis pas lavée après 87 jours de transpiration.
Non, je ne me suis pas remise au sport après 87 ans d'arrêt.
Non, je n'ai pas fait de jeûne à la con pour épurer mon organisme.

J'ai juste recommencer à apprendre des choses par coeur. Oui, par coeur, comme quand j'étais gamine et que ma mère me faisait réciter mes tables de multiplication dans la cuisine, pendant que je finissais mon pain au chocolat. 8*7 ? 6*4 ? 7*9 ? 8*8 ?  C'était une torture mais ça a marché, des années après c'est (presque) toujours aussi automatique. En revanche, si on me demande Indépendance de l'Inde ? Indépendance du Kenya ? je sèche et pars me cacher, alors que je les avais (mal) apprises « par coeur » pour l'épreuve de civilisation. Je n'ai jamais caché que j'avais une très mauvaise mémoire, assez handicapant quand on est prof et qu'on veut passer un concours un peu hardos. Et quand les gens disent que j'exagère, je soupire. Mon film préféré (oui, j'en ai un) ? Je sais l'histoire mais suis incapable de me rappeler des prénoms des personnages. Mon livre préféré ? Pareil. Je ne me souviens que de l'Infante. J'ai lu d'innombrables biographies de De Vinci. Je suis incapable de dire où/quand il est né ou de citer plus de 2 de ses oeuvres. On voit ici que ce n'est pas vraiment un problème de manque d'intérêt. Je parle de choses, ici, que j'aime, mais peu importe, ça ne change pas grand chose, j'oublie beaucoup.
Je ne sais pas quand j'ai eu le capes et suis obligée de recalculer à chaque fois, j'avais oublié le nom de l'avocat de A Tale of Two Cities, oeuvre de l'agreg 2013 et 2014 de Dickens que j'ai adorée et ai relue et étudiée toute une année, quant à celle de Shakespeare, n'en parlons pas, j'ai mis 2 minutes à me souvenir du Duke, d'Angelo et Juliet, mais suis incapable de ressortir le nom du personnage féminin principal. Bien.

Jusqu'à présent, je me suis toujours un peu moquée de ce cerveau trop mou que j'ai laissé fondre de plus en plus chaque année. Sauf que là, ça me lourde. Le fait de devoir aller chercher le nom de Sydney Carton dans le bouquin a déclenché une espèce de gros déclic. Quoi, j'adore ce bouquin, j'adore ce perso... et je ne me rappelle plus de son nom alors que ça fait même pas 3 mois que je l'ai relu pour la 4ème fois ? Sans compter les articles, dossiers, analyses lues, relues, sur lui ? Ca m'a choquée. Perturbée.

Alors, comme je lis un peu partout dans n'importe quel magasine de sciences pour enfant que le cerveau est un MUSCLE, je me suis décidée à le décrasser. Comment ?
En recommençant, donc, à apprendre par coeur.
Quoi ?
Des mots de vocabulaire.
J'apprends donc tous les jours une page (enfin, une feuille vu que c'est resto-verso) du Mot et l'idée 2. Forcément, y'a beaucoup de mots que je connais, mais d'autres, non, ou alors, que j'avais oubliés, forcément. Pour l'instant, je tiens le rythme. Ca me fait du bien. J'espère juste que j'arriverai à continuer.

J'ai fini la première lecture de toutes les oeuvres nouvelles et suis dépitée, aucun coup de coeur, je ne trouve que très peu d'intérêt à Evelina  et The House of Mirth (en dépit de sa fin sympathique). Quant aux poèmes de HD, il y a pour l'instant beaucoup trop de références religieuses et mythologiques et historiques (dieux égyptiens, grecs et romains, trinité chrétienne, réf. deuxième guerre mondiale, C'EST LE BORDEL) pour que je m'en sorte. Et les mots ne « chantent » pas vraiment pour moi, donc c'est nul.

Mis à part Dickens, donc, aucune oeuvre littéraire ne me plaît, quant à la civi, les années 60 en civi US ont été remplacées par les années Roosevelt, intéressant.  Mais on garde la décolonisation en UK.
Je me remets donc, tranquillement, à bosser l'agreg. On verra bien.


vendredi 21 juin 2013

1. Commencement

Y'avait un message. Par erreur je l'ai effacé. J'ai la flemme de tout ré-écrire. Alors tant pis.
C'était le premier message de ce blog, et ça promet.